La Transition me fait grandir…
Psychologiquement, physiologiquement et surtout physiquement, car je me redresse. Je cesse d’être courbé par ce flot d’informations et son inverse… Je me redresse de 27 ans de pressions, stress , mensonges que je ne digérais pas, je marchais courbé comme pour me cacher d’une honte, d’un malaise pas bien défini, un poids qui s’alourdissait tant chaque jour d’actions non menées, de trains ratés, de quais analysés à la pierre près.
Les constats bien rodés entre amis ne m’apportaient plus aucune satisfaction, au contraire me plongeaient dans un autre verre, celui-ci fraîchement terminé. Puis j’ai entendu parler de Pays Salonais en Transition. Deux trois recherches plus tard, le concept m’attirait. il ne me restait plus qu’à les rencontrer. Cela se passa au Festival Terre et Avenir en janvier dernier. J’avais prévenu mon entourage que je ne serai pas là pendant une semaine, et c’est ce qui s’est passé, je n’ai raté qu’un film. Une bouffée d’air frais de gens qui luttent par l’action, une population qui, comme la pluie, ne demande pas, mais tombe. Une Humanité comme je l’imaginais, trouvée.
J’ai vu une lumière et au lieu de la suivre je l’ai laissée rentrer et le monde autour de moi s’est mis à s’illuminer.
Au niveau des constats plus rien ne m’étonne, mais au niveau des solutions c’est l’effervescence. Les seuls freins, je vous l’accorde, sont de taille : c’est le temps, l’argent, l’ignorance et l’immaturité d’un grand nombre d’entre nous. Dans certaines croyances, la Terre est un astre de test, d’épreuve, donc en changeant de point de vue sur la vie je sens que tout est possible, juste à régler de nouveaux paramètres mentaux et rester au maximum présent.
J’ai intégré le Pays Salonais en Transition sans hésitation. Je reste encore étonné moi qui n’aime pas les bannières. Mais là Humainement parlant, on est très très haut, tous actionnaires à part entière sans chef ou président, une horizontalité parfaite. Au niveau collectif j’ai intégré Tous Jardiniers puis la monnaie locale en pays salonais où je suis d’ailleurs plus actif car moins contraignant avec ma vie privée. Des solutions humaines, écologiques et locales et surtout loin de cette fausse politique corrompue jusqu’au plus bas étage de notre système. La seule chose que j’espère et où je serai des plus alertes c’est que cette corruption ne s’immisce dans la Transition. Au niveau individuel, je reconstruis ma consommation, tant par sa qualité que par sa quantité. Le tri que j’effectuais déjà, s’est accentué grâce à la pédagogie trouvée au sein de l’association.
Pour terminer, ce que change la transition pour moi : je déconstruis ce conditionnement de mouton et pour reprendre des paroles d’une chanson de Don Maleko (chanteur Salonais) je sortirais « du troupeau en rugissant comme un Lion ».
Je continue à me redresser, bien que parfois je me recourbe, j’aimerais être droit d’un coup pour passer à autre chose, mais pas à pas, pierre par pierre, je continue à me construire et à construire le futur. Et justement n’est-ce pas cela la Transition : La construction ? car si nous y étions déjà nous n’aurions pas besoin de faire ce que l’on fait, à commencer par cet article.
Armand, en transition à Cornillon-Confoux