En marge de la mobilisation des agriculteurs qui ébranle notre pays depuis une semaine, et suite à la première annonce du premier ministre (ici), l’association Pays Salonais en Transition s’interroge.
Que mangeons nous?
Vous êtes-vous déjà interrogé sur ce que cette courge, ce paquet de spaghettis, ce pain, ce vin, ce jus de fruits, ce fromage, cette saucisse, cet œuf, cette pomme de terre, ce miel, cette huile, cette pomme a pu recevoir comme soins pour pouvoir vous nourrir ? Faire cet exercice pour quelques ingrédients de votre alimentation du quotidien vous emporte vite dans
un voyage au travers de savoirs-faire ancestraux, de terres expertes, à la rencontre de passionnés, de dévoués à leurs terres, pour en vivre pour vous nourrir, pour nous nourrir. Apparaissent alors les questions pourquoi se nourrit-on ? Ce que nous mangeons nous apporte-t-il ce dont nous avons besoin ? Ce que nous mangeons est-il sain ? Ce que nous mangeons préserve-t-il le vivant ? D’où viennent nos aliments? Notre alimentation
nous apporte-t-elle du bonheur ? Pourquoi choisir cette alimentation plutôt qu’une autre ? Quels compromis sommes-nous prêts à faire pour nos consommations alimentaires ? Quels compromis sommes-nous prêts à faire pour nos achats alimentaires ?
Mangeons local
A Salon, en Provence, il y a pléthore de solutions pour nos achats alimentaires : de la grande distribution qui tire les prix jusqu’à faire venir des brocolis de Pologne alors qu’il y en a aux portes de notre ville, jusqu’au maraîcher qui s’organise pour vendre directement au
consommateur.
Même si cette époque nous rappelle de mauvais souvenirs, souvenons-nous des confinements en période COVID où les salonais s’étaient rapidement organisés pour se tourner vers les producteurs locaux pour subvenir à leur besoin de nourriture. Quelle joie de les avoir à proximité et profiter de leurs produits diversifiés !
Notre association plus que jamais préfère le choix de la proximité car elle est vertueuse. Le consommateur comprend la provenance de ce qu’il mange. Il devient curieux. Il se questionne sur les différentes techniques et a la possibilité de questionner les producteurs. Ces derniers perçoivent alors les besoins de leur clientèle. Peuvent-ils s’adapter à ce
besoin ?
Mangeons curieux
Les questions deviennent alors techniques : Qu’est-ce que le plein champ ? Les serres ? Les serres chauffées ? Les intrants ? Les pesticides ? Les herbicides ? Les bassins
d’irrigation ? Les tours d’eau ? Les transhumances ? La monoculture ? La biodynamie ? La permaculture ? La rotation des cultures ? Quelles semences ? Les hormones ? Les
antibiotiques ? Les inséminations ? L’abattage ? La main d’œuvre ? Les horaires de travail ? Les conditions de travail ? La PAC (Politique Agricole Commune) et son impact dans nos assiettes, sur nos finances ? Les ventes à la ferme ? Les AMAP (Association pour le
Maintien de l’Agriculture Paysanne) ? Les distributions de paniers ? Les marchés bios ? Les marchés paysans ? Les circuits courts ? Y-a-t-il un droit à une alimentation saine ? Comment sont importés les produits ? Quelles sont les règlementations ? Qui règlemente ? Qui oriente l’agriculture pratiquée dans notre pays ? Qu’est-ce que la souveraineté alimentaire ? Et bien
d’autres questions encore.
En se posant ces questions en tant que consommateurs curieux et perspicace, il vient une évidence : les agriculteurs ne sont pas seuls responsables de ce que nous mangeons. Les grandes orientations sont dictées par des forces (pour ne pas dire multinationales) du secteur de l’agro-alimentaire dont le but est la profitabilité financière. Leurs lobbies influencent notre société. Ainsi, il y a eu l’époque « buvez du lait » dans les années 1950, l’époque du sucre dans les années 1980, puis celle de manger de la viande, puis l’idée de « manger 5 fruits et légumes par jour ». Ces tendances, ces modes soutenues par des campagnes publicitaires et des campagnes de sensibilisations de plusieurs millions d’euros, ont fait perdre le bon sens aux consommateurs et font encore le jeu de multinationales.
Manger curieux, consommer en conscience est l’alternative que nous vous proposons. Ainsi le bon sens renait. Il fait son chemin au sein des différents acteurs de l’agro-alimentaire, bouscule les idées préconçues jusqu’à infléchir des changements. Il soutient les agriculteurs qui ont fait le choix de rompre avec ces dogmes et ont pu opérer ce virage qui n’est pas
toujours évident tant certains modèles endettent les exploitants et pèsent dans les habitudes.
A l’image des paysans qui ont eu le courage de revenir à une agriculture saine et respectueuse des sols et du vivant, en faisant des compromis, des concessions, redevenons des consommateurs censés, courageux en nous adaptant, en consommant local et curieux.
Des solutions et vos bons plans
Nous dressons ci-après une liste non-exhaustive des pistes pour manger local à Salon et dans ses environs. Les solutions sont tellement nombreuses que nous en oublierons certainement et vous prions de bien vouloir nous excuser d’oublis. A cet effet, nous laissons volontairement les commentaires possibles à la fin de cet article pour que vous puissiez donner vos « bons plans » de consommateurs curieux. Pour ce qui est des critiques positives comme négatives, nous vous invitons à les faire par mail uniquement.
Enfin, si l’idée de partager des bons plans consommateurs vous séduit, vous pouvez rejoindre nos bénévoles qui œuvrent à établir un guide en ce sens.
Une liste qui demande à vivre et à être complétée…
Marché producteurs du samedi matin place Morgan à Salon
Marché bio du samedi matin place des centuries à Salon
La ferme bio de Catherine Ponçon, maraîcher bio, chemin de la cabane à Salon
La Tiny Ferme de Provence, micro ferme permaculturelle à Lamanon.
Ma Saison AB, maraicher bio, impasse des cabots à Salon
Daniel EGEA, jus de pomme bio et maraicher, le mardi Route de Marseille à Salon
AMAP De la Crau, tous les mardis à 18h sur le parking de l’IUT Rue Ampère à Salon
La Kopanou, association épicerie participative, le mardi, 504 Boulevard Maréchal Foch à Salon
Domaine de l’amandier, Famille Melito, jus de grenade, à Salon
Brasserie Sapristi, bière bio à Salon
Château de Calavon, vin bio, à Lambesc
Domaine Roustan, vin et huile bio à La Fare les Oliviers
Château Montaurone, vin bio, à Saint Cannat
Mas de Gourgonnier, vin bio, à Mouries
EARL Les Aubes, chemin des Aubes, vente de viande d’agneau
Matthieu Fillacier, paysan boulanger bio à Salon
GAEC des Barettes, viande bovine à Salon
La ferme enchantée de Carole, viande fromages bio et marché paysan le vendredi 16h, chemin des champines à Eyguières
Moulin Saint Joseph, farine bio à Grans
La ferme de l’authentique, fromage et produits de la ferme à Salon
Chez Guillaume, maraîcher, chemin de la chapelle à Salon
Ferme Mazzali, maraîcher, chemin du Touret à Salon